Du protocole de Kyoto à la COP 29, les avancées
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Du protocole de Kyoto à la COP 29, les avancées

écrit par Lucile Gélébart,

<p>2025 s’annonce comme une année charnière. Capitale, décisive même, en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES).&nbsp;</p>

Selon le dernier rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), émanation de l’ONU, « cette année devra être celle où les émissions atteignent leur pic si le monde veut avoir une chance de maintenir l’élévation de température dans les proportions de 1,5 à 2 degrés Celsius, telles que préconisées par l’accord de Paris. »

En matière d’émissions de GES, le pic serait donc atteint cette année, en théorie, si ledit accord est respecté. 

·       Lors de la COP 29, novembre 2024, l’accent est mis sur le financement de l'action climatique.

 Ce grand rendez-vous a réuni près de 200 pays à Bakou, en Azerbaïdjan.

L’occasion pour la commission européenne d’établir une nouvelle feuille de route concernant le partenariat pour la réduction du méthane afin d’accélérer la réduction des émissions de gaz liées à la production et à la consommation d'énergie fossile. Tout repose sur la collaboration entre les pays partenaires, l'Agence internationale de l'énergie et plusieurs organisations non gouvernementales. 

Lequel partenariat constitue un modèle de coopération entre les pays importateurs et exportateurs de combustibles fossiles. De quoi aider les entreprises à améliorer leurs systèmes de suivi, de déclaration et de vérification afin de réduire les émissions de méthane.

Selon Wopke Hoekstra, commissaire chargé de l'action pour le climat, « la réduction des émissions de méthane dans le secteur de l'énergie est un objectif facile à atteindre pour l'action en faveur du climat. C'est une question de bon sens économique. Elle contribue à renforcer notre sécuritéénergétique tout en réduisant les émissions. La feuille de route que nous lançons aujourd'hui montre la voie à suivre pour la coopération entre les pays importateurs et exportateurs. Pour l'UE, c'est clair : nous ne pourrons réduire efficacement les émissions de méthane que si nous travaillons ensemble sur les chaînes d'approvisionnement mondiales avec toutes les parties concernées. »

Dans le cadre de l'engagement mondial sur le méthane, lancé par l'UE et les États-Unis, plus de 150 pays visent un objectif collectif de réduction des émissions anthropiques mondiales de méthane d'au moins 30 % d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2020. 

Cette nouvelle feuille de route dessine les contours d’un système de suivi, de déclaration et de vérification basées sur les principes du Partenariat pétrole et gaz méthane 2.0 (OGMP 2.0), ainsi qu'un projet visant à réduire les émissions des actifs existants selon un calendrier précis, un plan d'investissement et les besoins en ressources humaines.

Selon la conférence des nations unies sur le changement climatique, « il aura fallu près d’une décennie de travail, pour que les pays se mettent d’accord sur les derniers éléments qui définissent la manière dont les marchés du carbone fonctionneront dans le cadre de l’Accord de Paris, rendant les échanges de pays à pays et un mécanisme de crédits carbone pleinement opérationnels. »

La décision de la COP 29 apporte des éclaircissements sur la manière dont les pays  autoriseront entre eux ces échanges de crédits carbone et sur le fonctionnement des registres qui en assureront le suivi. Il est dès lors établi que l’intégrité environnementale sera garantie en amont par des examens techniques dans le cadre d’un processus transparent.

Le premier jour de la COP 29, les pays se sont mis d’accord sur des normes pour un marché du carbone centralisé sous l’égide des Nations Unies (principe de l’Art. 6.4). Une avancée majeure pour les pays en développement, qui bénéficieront de nouveaux flux financiers. Et une bonne nouvelle pour les pays les moins avancés, qui recevront le soutien en matière de renforcement des capacités dont ils ont besoin afin de s’implanter sur le marché.

·       Décarbonation et crédit carbone 

La 29e COP a ouvert un nouveau chapitre dans la lutte contre le changement climatique. Au cœur des discussions, les marchés carbone ont enfin trouvé un cadre normatif, après une décennie de négociations. Le principe des marchés carbone repose sur un mécanisme incitatif : tout projet réduisant ou capturant une tonne de CO2 génère un crédit carbone échangeable. Lequel crédit peut être acquis par des pays ou entreprises cherchant à atteindre leurs objectifs climatiques.

La COP29 a marqué une avancée majeure en finalisant les normes de l’article 6 de l’Accord de Paris. Deux systèmes complémentaires ont été adoptés : un marché centralisé sous l’égide des Nations Unies, et une approche bilatérale, permettant aux pays de s’échanger des crédits directement. Cette flexibilité pourra stimuler les investissements, en garantissant une transparence accrue grâce à un registre central partagé.

 

·       Un levier économique pour le climat

  Selon l’IETA (International Emissions Trading Association), les marchés carbone sont susceptibles de mobiliser 250 milliards de dollars par an d’ici 2030. 

Cette manne financière pourrait compenser jusqu’à 5 milliards de tonnes de CO2 annuellement, en finançant des projets climatiques dans les pays en développement. Le grand rendez-vous de Bakou a aussi mis en lumière la nécessité de soutenir les économies émergentes en leur fournissant des infrastructures et des outils pour accéder à ces nouveaux marchés.

·       Toutefois, malgré les avancées, des obstacles demeurent. Le risque de greenwashing est omniprésent : sans un cadre strict, des entreprises pourraient utiliser ces crédits pour améliorer leur image sans réduire réellement leurs émissions.

·       De plus, la question de l’équivalence des crédits reste problématique. Un crédit issu d’un projet de reforestation, par exemple, n’a pas la même valeur qu’un crédit lié à une capture directe de carbone fossile, car les arbres sont vulnérables aux incendies ou à d’autres catastrophes.

 

 Pour conclure, gardons à l’esprit le long chemin à parcourir, et celui déjà parcouru. Rappelons l’essence-même de ce site dédié au développement durable appliqué à notre domaine de prédilection, l’immobilier :

 Le rapport Brundtland adopté et publié en 1987 par la commission des Nations Unies pour l’environnement et le climat, duquel jdécoulerait le sommet de Rio en 1992, où serait initiée une politique de partenariat mondial de lutte anti réchauffement climatique. Un tournant majeur qui aboutirait au protocole de Kyoto signé en 1997.

 C’est là que, pour la première fois, le concept de développement durable est posé sur la table pour définir les orientations de la stratégie de réduction des gaz à effet de serre.